Marguerite de Lorraine et autres princesses aux destins comparables. Leur attrait  pour la voie franciscaine.

Conférence de Pierre Moracchini, (Ecole franciscaine de Paris. Rédacteur en chef de la revue Etudes franciscaines. Bibliothèque franciscaine des Capucins) le mercredi 19 mai à 20H30 en direct sur la chaine youtube du diocèse de Séez

 

« Marguerite, Jeanne et Philippa : princesses & moniales franciscaines »

 

Personnalité exceptionnelle, Marguerite de Lorraine présente néanmoins des traits caractéristiques de sa génération. En des temps politiques et religieux incertains, les femmes peinent à exercer le pouvoir ; plongées dans une atmosphère religieuse marquée par l’Observance franciscaine, plusieurs d’entre elles ont en outre fondé des couvents et terminé leur vie comme moniale. De ce point de vue, la comparaison entre trois destins contemporains nous paraît éclairante : Marguerite de Lorraine, Jeanne de France et Philippa de Gueldre.

Fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie, épouse répudiée de Louis XII, Jeanne de France (1564-1505) reçoit le duché de Berry en apanage et l’administre avec intelligence et fermeté. Avec l’aide du frère Gabriel Maria, elle fonde à Bourges l’ordre marial et franciscain de l’Annonciade où elle fait profession quelques mois avant de mourir.

Philippa (ou Philippe, comme on disait à l’époque) de Gueldre (1467-1547), épouse de René II de Lorraine et donc belle-sœur de Marguerite, met au monde douze enfants. Écartée du pouvoir à la mort de son mari, elle conserve ses prérogatives de duchesse douairière, avant d’entrer chez les clarisses colettines de Pont-à-Mousson où elle fait profession en 1520 (la même année que Marguerite).

Ces trois femmes, pétries de spiritualité franciscaine (Philippa n’hésite pas à se qualifier de « povre ver de terre »), ne craignent pourtant pas de défendre leurs positions auprès des frères mineurs. Enfin, aucune de ces princesses ne conçoit sa vie religieuse comme une coupure radicale d’avec le monde.